vendredi 6 juillet 2007

Les chateaux Japonais

Contrairement à une idée reçue, les châteaux Japonais ont tous été construits en l'espace d'une centaine d'années seulement ( 1550-1650). Ils sont la conséquence directe de l'arrivée des armes à feu dans le pays, et du pouvoir sans précédent de quelques grands généraux ( Nobunaga, Hideyoshi, Tokugawa )
L'ensemble est composé en son centre d'un donjon à 7 étages( Tenshu ), entouré de deux ou trois enceintes protégées par des douves. La taille des pierres utilisées pour les fondations des enceintes rendaient l'ensemble extrêmement solide, mais les bâtiments restant en bois, restaient sujets aux incendies.
L'intérieur des donjons était fastueux, de style Shoin. Les murs et les Fusumas étaient recouverts de magnifiques peintures des plus grands artistes.


L'ARCHITECTURE DES CHATEAUX :
L'architecture des châteaux Japonais se révèle assez proche de l'esprit qui a prédominé pour la construction des forteresses Européennes. En tout premier lieu, le plan des châteaux ( Nawabari ) est composé de deux à cinq enceintes concentriques. L'enceinte intérieure ( Hon Maru ) abrite le Tenshu. L'enceinte extérieure est, elle, entourée de douves ( Sotobori ), généralement remplies d'eau.
Pour mieux défendre le chateau, les architectes Japonais ont imaginé un dédale assez savant de portes fortifiées ( Mon ) et de coursives composées de murs à angle droit, faciles à défendre par les assiégés. De même, l'ensemble des bâtiments et des tours renfermaient des trappes ( Ishiotoshi ) d'où les Bushis versaient huile bouillante ou pierres sur les assaillants.
L'ensemble des murailles possédaient plusieurs tours de guet ( Yagura ) reliées entre elles par des passages couverts. Ceci permettaient de déplacer les troupes en toute sécurité pour intervenir en tout endroit du chateau. Les soldats y entreposaient également l'ensemble des armes, des provisions et y passaient de longues journées de garde.

LES MURS DES CHATEAUX :
Certainement l'élément le plus important et le plus crucial pour la défense du chateau, le mur de pierre ( Ishigaki ) symbolise parfaitement le chateau Japonais. Sa plus grande particularité est sa forme incurvée nécessaire pour résister aux tremblements de terre fréquents dans l'archipel.Une autre raison de cette forme provient d'une particularité étonnante pour la construction d'un chateau : l'absence totale de mortier pour édifier ces murs gigantesques. Chaque pierre est en effet posé avec précision sur celle du dessous, le poids de l'ensemble garantissant la solidité de la construction ( méthode gobo zumi)
Les murs des châteaux Japonais constituaient ainsi autant de défenses circulaires, obligeant les attaquants à parcourir des dédales meurtriers où beaucoup de Bushis perdaient la vie. Le château de Kumamoto, au sud du Japon, possède les plus beaux exemples de murs de défense encore visibles.

LES PORTES DES CHATEAUX :
Eléments clés de la première ligne de défense des châteaux, les portes ( Môn ) des châteaux Japonais se sont compléxifiées au fil du temps, pour devenir de véritables places fortes. On pouvait compter jusqu'à 21 portes successives à franchir ( Himeji ) avant d'atteindre le donjon ( Tenshu), coeur du chateau.
La première porte extérieure ( Ôtemon ) était généralement accessible par un pont en bois fixe qui franchissait les douves. Dés l'entrée, l'assaillant était enfermé dans une cour intérieure dont la seule issue était une autre porte massive située dans une chicane. De tous les côtés du bâtiment, des ouvertures permettaient aux défenseurs de tirer des flèches sur les intrus.
Ce système de défense se répétait à chaque franchissement d'une enceinte extérieure ( Maru ) et constituait autant d'obstacles mortels pour les assaillants. Une des particularités de ces solides portes restait leur construction. Bâtie sur une base en pierre, leur structure était en bois, y compris la lourde porte. Pour éviter que l'ennemi ne soit tenté d'incendier le bâtiment, on recouvrait d'enduit protecteur les murs extérieurs. Mais cette précaution se révélait rapidement vaine face aux flèches enflammées.

Aucun commentaire: