La chevalerie |
Le jeune enfant appelé à devenir chevalier était généralement placé, pour son éducation, chez son seigneur. Dès son arrivée, on lui faisait rencontrer le cheval à l'écurie, à la forge, à la sellerie, où on lui montrait comment nourrir, soigner et harnacher ce qui serait l'outil le plus précieux de son métier.
Adolescent, il servait d'écuyer aux chevaliers, le mot écuyer venant d' "écu" qui désignait le bouclier. Afin que les chevaliers arrivent en pleine forme sur le champ de bataille, l'écuyer était chargé de transporter son équipement , notamment le bouclier qui était très lourd. En pleine bataille il relevait les chevaliers désarçonnés ou leur amenait une nouvelle monture.
Former un guerrier, rompu à l'exercice de l'escrime à cheval, demandait des années. On leur donnait les chevaux les plus rétifs qu'ils devaient dompter sous l'œil des moniteurs. Ils en sortaient couverts de plaies et de bosses, et beaucoup y laissaient leur vie ou devenaient estropiés. Vers 18 - 20 ans, la cérémonie de l'adoubement consacrait l'état de chevalier. Lors de cette cérémonie, il recevait le destrier, les éperons, l'épée et le manteau, ainsi qu'un geste symbolique, un coup sur la nuque du plat de la main (la colée), plus tard transformé en léger coup du plat de l'épée sur l'épaule.
Les chevaux :
Les chevaux était l'objet de considération et de convoitise. Les plus riches seigneurs se disputaient les meilleurs, pour lesquels ils pouvaient se ruiner. Les marchands de chevaux comptaient alors parmi les hommes d'affaire les plus riches. Les paysans étaient contraints de livrer de grosses quantités d'avoine aux écuries seigneuriales, qui pour un château de 20 chevaliers, comptaient 100 chevaux à nourrir.
Si chaque chevalier devait avoir 5 ou 6 chevaux à disposition, c'est que le cheval était fragile sur les champs de bataille où il pouvait être blessé, tué, à bout de force, ou capturé par l'ennemi. De plus, il existait différent type de chevaux selon leurs usages. Les moins bons, les "roncins" et les juments transportaient les gens et les bagages. Les meilleurs étalons, les "destriers" participaient à l'action militaire. On les appelle destriers car on les menait de la main droite (dextre). On importait des chevaux robustes d'Allemagne, des haquenées d'Angleterre, mais les plus prisés provenaient des élevages arabes d'Andalousie; ils étaient très trapus pour pouvoir emporter au galop un cavalier avec ses 30 kilos d'armures et d'armements. Car, avec le temps, l'armure des chevaliers va se renforcer et donc s'alourdir. En 1214 on commençait aussi à barder de fer la poitrine et les flancs des chevaux de guerre. Les ferrures à clous équipaient déja les sabots des chevaux en Europe depuis le IVème siècle.
Au combat :
Si au début du Moyen Age l'arme offensive était le glaive, il fut remplacé par la lance, que l'on projetait de loin sur l'ennemi. Une véritable révolution apparue au XIème siècle quand il apparut qu'il valait mieux garder la lance en main, fermement calée sous l'aisselle, tout en fonçant sur l'ennemi pour percer son armure ou le désarçonner. Cette méthode de cavalerie lourde fut rendue possible par la généralisation des étriers (apparus au VIIIème siècle en Europe) et de la selle profonde et enveloppante (Xème siècle), deux éléments qui rendent solidaire le cavalier et son cheval, et transforment ainsi la vitesse du cheval en puissance d'impact.
Lorsque l'ennemi était en vue, le chevalier descendait de son roncin qui l'avait transporté, puis enfourchait son destrier et prenait des mains de son écuyer le bouclier et la lance. Il s'approchait alors au trot, puis arrivé à 30mètres, il éperonnait son cheval et se lançait sur l'ennemi, la lance solidement coincé sous son aisselle droite, en l'abordant par la gauche. En fait, à cause du poids des armes et des armures du chevalier et du cheval, tout cela se passait lentement, comme dans un film au ralenti, bien loin des charges de cavaleries du XVIIIème siècle.
Entre chevaliers, on préférait désarçonner l'ennemi plutôt que de le tuer. On pouvait ainsi tirer une rançon pour la libération du chevalier. On récupérait aussi son cheval, car un bon destrier entraîné à la guerre valait fort cher. Au XIIème siècle, la guerre était permanente, les chevaliers passaient chaque été à combattre car la guerre était un jeu, le divertissement principal de la noblesse. Les chevaliers passaient aussi beaucoup de temps à cheval pour chasser dans les forêts, où l'homme ne sortait pas toujours vivant du combat avec le gros gibier.
Les tournois :
Au XIème siècle une autre manière de contenir la turbulence des chevaliers s'instaura dans le Nord de la France, le tournoi. Jusqu'au XIIIème siècle, le tournoi se différencie peu de la guerre. Plusieurs fortes équipes se disputent alors la victoire devant des experts. Les tournois se déroulent dans un vaste espace incluant château ou cité, bois et champs. Au signal donné, 2 ou 3 bandes de plusieurs centaines de guerriers se jettent furieusement les uns contre les autres, c'est la mêlée. Tous les coups sont permis, seuls des zones de repli, où les participants peuvent se reposer, permet de le distinguer d'une vraie guerre.
Outre la gloire, le gain demeure l'attrait principal du tournoi. On peut y gagner le prix, mais aussi des chevaux, des armures, des armes ou même de l'argent, issu des rançons ou du rachat des équipements pris. En fin de tournoi, une grosse foire aux chevaux s'organisait où les maquignons discutaient du prix des bêtes.
A partir du XIVème siècle, les tournois se transforment en joutes, qui opposent 2 chevaliers face à face, dans un espace réduit entouré de palissades, les lices. Ces tournois deviennent alors plus ludiques que guerriers, festifs et même mondains.
L'équipement à cheval :
Le heaume : c'est le casque; d'abord muni d'une simple protection nasale, de forme légèrement pointu, il évolue au XIIIème siècle vers un modèle plus fermé, ne laissant qu'une ou deux fentes pour la vue, reposant sur les épaules, et de forme plus arrondie, puis plus plat au sommet.
Le haubert : c'est la cote de maille, relativement souple, qui descend jusqu'au genoux, fendue devant et derrière pour permettre de monter à cheval. Elle est formée de petits anneaux de fil de fer entrelacés, engagés les uns dans les autres puis rivés. On réalise aussi des moufles de maille, des chausses de maille et des coiffes de maille. Le haubert protège contre les coups d'épée ou les flèches, mais non contre l'arbalette ou la lance.
L'armure plate : au XIIIème siècle le haubert se renforce de plaques de métal, puis au XIVème siècle on dispose d'une armure entièrement formée d'élements rigides articulés qui, au XVème siècle évince l'armure de maille.
Le bouclier ou écu : en bois puis en fer, de forme étroite et longue, pointue à la base, il est tenu au bras gauche ou suspendu au cou du chevalier pour chevaucher; il protège surtout son coté gauche.
L'épée : elle était faite au départ pour le combat à pied, pour littéralement fendre l'adversaire; pour cela elle était assez épaisse, mesurait un bon mètre et pesait 2 à 3 kg, avec une longue poignée pour la saisir à 2 mains.
La lance : tige de bois terminé par une pointe en fer, de 2.5m de longueur, elle devait être assez solide pour ne pas éclater sous les chocs frontaux.
Les éperons : ils sont à molette, avec des pointes de 4cm de longueur.
La barde : c'est l'armure complète qui protégeait le cheval de bataille. Elle est fortement articulé au niveau de l'encolure. Au tournoi, le cheval ne portait généralement que la partie qui protège la tête, le chanfrein.
Le chanfrein : protège la tête du cheval, avec une partie articulée qui se rabat sur la nuque. Très souvent, au centre du chanfrein se trouve une pointe d'une vingtaine de centimètre, telle une licorne.
Avec tout le poids et la rigidité de cet équipement, on imagine la fatigue du cheval, la vulnérabilté du chevalier tombé à terre, et aussi la chaleur étouffante les jours d'été!
La disparition de la chevalerie :
Avec le temps, surtout à partir du XVIème siècle, l'adoubement de nouveaux chevaliers par les seigneurs devient de plus en plus chère. Ainsi les effectifs de la cavalerie de choc vont diminuer fortement. En même temps, sur les champs de bataille, la cavalerie lourde devient inefficace face aux troupes à pieds, groupées en bloc, hérissées de hallebardes et d'arbalètes. L'armure, pour se protéger des coups de mousquet, devient si lourde qu'on ne peut plus la porter. La Chevalerie va alors devenir une simple dignité, une sorte de confrérie avec son code d'honneur.
2 commentaires:
ta vidéo est trop delirante!!!
mais il faut voire aussi les autres !!! ^^
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