Telle une balle de fusil, Gears Of War risque de vous être fatal. Si Microsoft nous avait prévenu que rien ne serait plus comme avant, comment se préparer à un tel déferlement de fureur ? Véritable hallali à l'encontre de l'espèce humaine, l'oeuvre d'Epic Games se montre tellement généreuse à l'égard des joueurs qu'on ne peut que tendre les mains en acceptant le cadeau. Pourtant, ce jeu d'action n'a, à première vue rien de bien sensationnel, du moins d'un point de vue structurel. Ainsi, on y incarne un marine, élevé par une haltère et un tube de stéroïdes, accompagné de quelques camarades de jeu eux-mêmes constitués à 90 % de muscles. De vraies gueules de porte-bonheur en somme, des mecs, des vrais, des machines de guerre, ultimes remparts contre une invasion d'extraterrestres puissamment armés et guidés par un inextricable appétit de vengeance. Le but du jeu ? Vous l'aurez sûrement compris mais pour les quelques planqués qui nous lisent et qui n'auraient pas encore saisi, le tout se résume en deux mots : survivre et combattre ! La lumière s'éteint, un marine s'éveille et le joueur trépigne. Le premier point fort de Gears Of War, outre sa fabuleuse patte graphique, est de ne pas s'embêter d'un prologue trop explicatif afin de plonger le joueur dans l'enfer de la guerre. Si on peut trouver cette entrée en matière un brin prétentieuse, l'idée n'est pas innocente. Tout d'abord, elle laisse la porte ouverte à d'autres épisodes (ce qui semble une évidence vu la fin ouverte de ce segment) qui pourraient s'attarder sur la relation entre les Locustes et les humains, revenir sur ce qui s'est déroulé avant le premier opus ou approfondir l'univers du jeu.
En parlant d'armes, notez que vous pourrez switcher entre quatre modèles par le biais d'un menu d'actions rapides, accessible à l'aide de la croix de direction. Si on retrouve les habituels pistolets, mitraillettes (ici couplées à une tronçonneuse !), fusils à pompe ou grenades, on peut aussi utiliser un arc futuriste tirant des flèches explosives ainsi qu'un appareil de ciblage relié à un satellite envoyant un rayon laser une fois la victime lockée. Cependant, si cette dernière arme reste une des plus efficaces (surtout contre les monstres les plus imposants), elle ne peut être activée qu'une fois à l'extérieur. Quoi qu'il en soit, vous aurez assez de répondant pour faire face à vos opposants d'autant qu'il est également possible de jouer l'aventure principale seul, avec un ami en écran splitté ou sur deux écrans séparés en LAN. A ce sujet, on peut féliciter les programmeurs qui ont abattu un boulot titanesque afin que le coopératif soit aussi réussi que le mode solo, tant sur le plan graphique que sur celui de la jouabilité. Certes, l'action est moins lisible mais il est réconfortant de se savoir épaulé par un compagnon d'armes qui réfléchit avant d'agir. Habile transition pour vous entretenir des quelques défauts que nous avons pu constater au gré de nos pérégrinations.
Premièrement, si vous êtes constamment escorté par plusieurs membres de votre escouade, ces derniers ont tendance à se jeter dans la mêlée, la tête la première, ou au contraire à rester bêtement devant un ennemi en attendant de se faire dessouder. Le plus énervant est que dans certains cas, le Game Over intervient si un de vos coéquipiers passe de vie à trépas. Vous devrez alors rapidement vous approcher de sa carcasse pour lui porter secours en espérant qu'il daigne se mettre à l'abri après coup. A l'inverse, il arrive parfois que vos compadrés fassent preuve d'initiative en choisissant les bonnes options aux bons mom ents. Mais ne vous y méprenez pas, l'immersion est malgré tout totale car sans temps morts.Graphismes 18/20 | La mine patibulaire des personnages ne plaira pas à tout le monde mais le character design a le mérite d'offrir au jeu une patte inimitable. Les décors et autres environnements sont somptueux, embellis par des éclairages de toute beauté, et laissent souvent la place à une douce contemplation. Enfin, si le bestiaire pioche allégrement dans celui de Predator, Doom, Starship Troopers ou Aliens, les graphistes ont réussi à obtenir une homogénéité bestiale qui confère au titre le soupçon de barbarie recherché. |
Jouabilité 17/20 | Que ce soit pour se cacher, recharger, viser ou effectuer tout autre mouvement, Gears Of War n'a rien à se reprocher... Ou presque. En effet, on constate tout de même de gros problèmes d'IA (coéquipiers et ennemis) qui nous obligent parfois à recommencer certains passages. On aurait également apprécié un peu plus de diversité en terme de phases de jeu mais c'est bien là les seuls défauts qu'on peut incomber au titre d'Epic Games. |
Durée de vie 13/20 | En Normal, l'aventure solo se termine en une dizaine d'heures et le multi rallonge quelque peu la longévité du titre sachant que l'approche de ce dernier mode est bien plus stratégique qu'on pourrait le penser. |
Bande son 16/20 | Les voix françaises collent bien aux personnages et se veulent délibérément caricaturales compte tenu des mines patibulaires qu'on dirige. Les thèmes musicaux sont Epic à souhait (je sais, c'était facile) et apportent un souffle nouveau aux scènes d'action. |
Scénario 11/20 | Le synopsis de Gears Of War aurait gagné à être plus dispendieux, même si cette absence de détails ne gêne pas trop, tout en ouvrant la voie à d'autres épisodes. |
Note Générale 18/20 | Si Gears Of War ne constitue pas une date dans le monde du jeu vidéo, le résultat final est difficilement critiquable tant la mise en scène sacralise l'action non-stop, parfois au détriment d'une certaine diversité, mais toujours pour le plaisir du joueur. Impossible de ne pas prendre parti pour ces bidasses d'un autre temps d'autant qu'il semble bien que leur mission ne fasse que débuter. Partez devant les mecs, on vous couvre en attendant un nouveau plan de bataille. |
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